l'inter[VIE]w - épisode 3/10 - Maylis - USA


" C'est une super expérience. En fait c'est même plus que ça. 
C'est avoir une autre vision de la vie "

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Q : Hello Maylis et merci pour ton temps. Let's start right now ! Qu’as-tu fait avant d’arriver en VIE ? Tell me about your background !

M : Je suis dans le secteur de la communication et de l'événementiel, et cela fait aujourd’hui 10 ans que je veux travailler dans ce secteur suite à un stage en 3ème chez un standiste. Après un bac littéraire, j’ai fait un BTS en communication où j’ai pu faire un autre stage chez un organisateur de salons. Ensuite j’ai fait une licence professionnelle, en alternance et toujours dans l’évènementiel. Puis j’ai bouclé mon cursus avec un master en deux ans, en alternance au Crédit Agricole en tant que Chargée de communication interne et évènementiel.

Entre la fin de mon parcours scolaire et mon VIE, j’ai eu 4 mois pour digérer la fin des études, préparer le grand départ et profiter de ma famille.

Q : Te souviens-tu du jour où tu as découvert le VIE ?

M : C’était lorsque je cherchais mon alternance au Crédit Agricole, voyant que le type de contrat VIE était proposé, et offrait une possibilité d’aller à l’étranger, je m'y suis intéressé. Je me suis donc renseignée sur internet par curiosité. Je voulais déjà partir à l’étranger, j’hésitais entre le PVT (permis vacances travail), ou partir comme ça faire un petit tour du monde. Je suis tombée dessus par hasard finalement.

Q : Mais toujours avec une appétence pour l’étranger si je comprends bien.

M : Oui clairement, une envie d’aller à l’étranger depuis le début de mon master. Je voulais au moins faire 6 mois. Finalement j’y suis pour 18 (rires). J’ai gardé le VIE dans un coin de ma tête. Lors de ma dernière année d’études, j’ai plus sérieusement considéré l’option du V.I.E et me suis renseignée notamment auprès des RH du Crédit Agricole. Ils m’ont donné quelques bons conseils. Malheureusement il n’y avait pas de poste en interne à l’époque.




Philadelphie, USA


Q : Comment s’est passée ta recherche de VIE ?

M : J’ai commencé à chercher mon VIE à partir de mars 2019, et j’ai signé en novembre 2019 pour un départ en février 2020. Les process VIE sont longs et denses.

Autrement, il y a très peu d’offres en communication, et en évènementiel c’est encore plus rare. Je voulais aussi un poste qui me plaise, avec des missions intéressantes. J’ai donc fait un tableau de suivi pour suivre toutes mes candidatures, avec les dates de relances, d’entretien etc. J’ai participé au forum VIE organisé par Business France, d’autres salons internationaux, en diversifiant un maximum mes canaux de recherche pour multiplier mes chances de trouver.

J’avais 3 critères principaux pour choisir mon VIE : la destination, l’entreprise et le poste. J’en parle d’ailleurs dans un de mes articles Choisir stratégiquement ton V.I.E. Ce sont 3 points essentiels et il fallait qu’ils soient tous en raccord avec mes recherches in fine.

Par exemple, j’étais en process avec une entreprise. Je suis allée faire l’entretien sur place, tout s’est bien passé. Ils m’ont rappelé dans la journée pour valider mon profil. J’ai réfléchi et me suis demandé si je me voyais habiter dans ce pays. J’en n’avais pas forcément envie, donc un de mes critères n’était pas rempli. Et deux jours après les Etats-Unis m’ont appelé.

Q : Et ton grand départ ? Il me semble que c’était la première fois que tu partais vivre à l’étranger.

M : Exactement ! Je n’avais jamais vraiment vécu toute seule - soit avec de la famille ou des amis - et encore moins à l’étranger. C’était mon premier appartement à 6000 kilomètres de chez moi. J’ai dû préparer tout le côté administratif, qui est assez lourd pour un départ aux USA mais tout s’est bien passé. Avec de l’anticipation et de l'organisation, on y arrive.

Malheureusement, je n’ai pas pu rentrer depuis un an maintenant, à cause de la situation sanitaire, donc c’est parfois un peu dur. Il y a eu quelques périodes difficiles, l’éloignement est compliqué.

Q : Tu es donc en VIE sinon tu ne serais pas ici (rires). Mais où es-tu et qu’y fais-tu ?

M : Je suis donc aux Etats-Unis, à Philadelphie et je travaille pour le groupe Saint Gobain. Je suis sur un poste de Trade Shows & Events Administrator. Je m’occupe de l’organisation et de la participation de l’entreprise à des salons et évènements professionnels : inscription aux salons, recherche de stands, toute la logistique liée… A côté de cela, j’ai une partie communication et marketing afin de produire des expériences de marque positives pour Saint Gobain, sur toute l’Amérique du Nord, donc Etats-Unis et Canada.

Evidemment le covid a eu un réel impact sur mes missions. Mes gros projets se sont donc retrouvés annulés. Mes missions sont donc digitales, et les salons virtuels. J’ai néanmoins la chance d’être encadrée par une top manager.

Q : J’imagine que la situation sanitaire a été compliquée pour toi…

M : Oui il y a eu des périodes compliquées. Certaines fois psychologiquement je me suis demandé ce que je faisais ici. C’était dur de trouver du sens à ce moment. Je ne suis pas quelqu’un qui est du genre à laisser tomber, donc je n’ai pas lâché. J’ai trouvé d’autres sources d’occupation.

J’ai d’ailleurs créé le blog pour pouvoir trouver une autre source d’inspiration. J’en ai profité aussi pour aider les VIE sur le départ pour les accompagner sur tout sujet. Tout est parti de là. Je me suis aussi formée sur tout plein de choses : le marketing digital, l’utilisation professionnelle d’Instagram…

Maintenant que la situation se recouvre doucement, j’ai bon espoir de pouvoir faire des salons et organiser des évènements en physique. Je croise les doigts !

Q : Comment te projettes-tu pour l’après VIE ?

M : Je ne sais pas encore… J’aimerai bien continuer à travailler à l’étranger, ce serait idéal. Revenir en France, ce n’est pas d’actualité aujourd’hui. Je me demande même si je dois rester dans l’évènementiel pur, avec le contexte actuel. Pourquoi pas ajouter des missions en communication et marketing, car ce sont des domaines intimement liés… Je suis en pleine réflexion. Je reste néanmoins ouverte à toute opportunité.

Parfois c’est compliqué de trouver du travail parce que les entreprises demandent souvent beaucoup d’années d’expérience. Le VIE va vraiment m’aider. J’ai certaines responsabilités ici, en totale autonomie et totale confiance avec ma manager.


" Je suis très fière de m'être débrouillée toute seule, 
d'avoir tout fait toute seule, le tout en anglais et
dans un pays que je ne connaissais pas
 "


Q : Quel conseil donnerais-tu aux futurs VIE ?

M : Le conseil que je donnerai c’est de ne pas lâcher. Il faut s’accrocher et être patient. Je sais que c’est difficile, même pénible voire décourageant parfois, mais c’est ce que je voulais faire. Aujourd’hui je suis très contente de ne pas avoir lâché.

Ne négligez pas les candidatures spontanées. Je connais quelques personnes pour qui cela a fonctionné. Visez aussi les plus petites entreprises, TPE voire PME avec une antenne à l’étranger. Elles peuvent chercher quelqu’un pour les aider à s’exporter. Il faut un peu d’audace. Il faut savoir chercher les informations en amont.

Si l’opportunité se présente et que vous avez l’envie de partir à l’étranger, postulez. Ça ne coûte pas plus que de postuler ailleurs. Au pire on vous dit oui (rires). C’est une super expérience professionnelle. C’est même plus que ça. C’est avoir une autre vision de la vie, ça m’a vraiment conforté dans l’idée que je veux continuer à travailler encore quelques années à l’étranger.

J’ai le sentiment d’avoir pris quelques années en plus de maturité. Je suis très fière de m’être débrouillée toute seule, d’avoir tout fait toute seule, le tout en anglais et dans un pays que je ne connaissais pas.


Q : Un petit truc à nous dire sur les Américains ? 

Le petit truc qui m’a marqué vraiment c’est leur bonne humeur. Je suis Française, parisienne de surcroît donc je râlais beaucoup. Maintenant je ne râle plus, je prends les choses un peu plus de façon « it’s gonna be okay ». Ils sont très chaleureux, souriants… et c’est ce qui fait que je me sens bien. J’ai adopté leur mode de vie, je suis moins stressée, je me prends moins la tête aussi. Je pense qu’il y a aussi plus de maturité, mais baigner dans un environnement comme celui-ci déteint sur toi.

Les gens sont hyper abordables. Ils discutent facilement avec toi, ils sont très serviables aussi. La dernière fois quand je faisais les courses, j’ai donné une recette à la caissière par exemple. Chose qui se passe très rarement en France…

Q : Tu me disais que tu as créé un blog pour t’accompagner durant cette année. D’où t’est venue l’idée ?

Effectivement. J’ai décidé de créer un blog parce que, lorsque je cherchais des informations sur le VIE, mis à part mon-vie-via.businessfrance.fr qui donnait des informations institutionnelles je ne trouvais pas beaucoup de témoignages. J’ai trouvé un blog seulement. Quand j’ai été acceptée en VIE, je recherchais des informations sur les Etats-Unis. Je voulais un blog qui rassemblait à la fois des informations sur le VIE (comment le chercher, où chercher, comment faire…) et sur les Etats-Unis. Les démarches sont plus complexes pour arriver aux USA qu’en Europe par exemple. J’ai donc fait un e-book pour rassembler toutes ces informations au même endroit. C’est un blog qui s’adresse à plein de personnes : il y a ma vie quotidienne, mes voyages, mon VIE… je voulais aussi traiter de sujets culturels et notamment la présence des Etats-Unis dans la musique ou le cinéma.

J’ai envie d’aborder plein de choses (rires). Le VIE est le point de départ de mon blog car c’est grâce à cette expérience que je peux parler de tout ça mais il ne traite pas seulement de ça.

Q : Tu m'invites à Philly ? 

M : Avec plaisir ! 


Son compte Instagram : @travelwithmaylis

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