l'inter[VIE]w - épisode 1/10 - Enzo - UK
“ Je voulais que la multiculturalité se
retrouve dans ma vie professionnelle. Le meilleur moyen
était de partir
travailler à l’international "
Q : Salut Enzo. Avant de rentrer dans le vif du sujet, parle-nous de ton background. Qu’as-tu fait avant de partir ?
E : Je sors tout juste d’une école de commerce. J’ai commencé par un Bachelor en Business International à l’EM Normandie, première formation en commerce et développement à l’international ; période pendant laquelle je suis parti un an en Corée du Sud, ce qui m’a donné ma première envie de partir à l’étranger, et développer une carrière plus internationale. Ensuite, j’ai refait une année en Corée, en césure, avant de rentrer en France et de me lancer dans un master en alternance, toujours à l’EM Normandie. J’ai choisi l’alternance car je ne souhaitais plus être que « scolaire » mais pouvoir acquérir une expérience professionnelle en même temps. J’ai fait mes 2 ans dans une petite PME, en tant que Chargé de développement de marque. C’était super intéressant et enrichissant mais il me manquait l’aspect international. Après la fin de mon master en juillet, j’ai commencé à chercher un premier emploi, avec une priorité pour le VIE.
Q : Une première expérience en Corée et une école
tournée vers l’international ça fait beaucoup d’international. Comment
expliques-tu cette envie ?
D’un point de vue familial : j’ai de la famille au
Canada et j’ai des parents qui adorent voyager. Depuis petit j’ai eu cette
chance de voyager et de découvrir de nouveaux pays. J’ai toujours aimé
ça : découvrir de nouvelles cultures et façons de faire.
Je souhaitais le concrétiser dans ma future carrière. Ce qui
a vraiment confirmé ce choix là c’était l’obligation de partir pendant mon
Bachelor. Je voulais que
cet aspect-là, la multiculturalité, se retrouve dans ma vie professionnelle. Le
meilleur moyen était de partir travailler à l’international.
Q :
Comment as-tu connu et découvert le principe du VIE ? Comment l’idée a
germé dans ta tête ?
C’est le hasard qui a bien fait les choses. Pur coup de bol, je cherchais sur internet « expatriation + jeune diplômé », et le VIE est très vite apparu ! Je n’ai pas tout de suite compris ce que c’était, je le confondais aussi pour être honnête, avec le PVT (Passeport Vacances-Travail). L’un est beaucoup plus vacances que travail (rires). Et pendant mon alternance j’ai eu la chance de participer à un forum avec les industriels de la région. Business France venait justement présenter le VIE aux jeunes ingénieurs. J’ai eu l’occasion d’échanger avec une personne de Business France qui m’a expliqué plus précisément ce que c’était. Et je me suis dit « c’est trop bien ! » : tu sors d’école, tu prends un poste avec des responsabilités intéressantes, tout en partant à l’étranger de 6 à 24 mois. Là je voyais que le VIE pouvait vraiment être quelque chose qui me plairait. Je suis parti de l’idée, pendant la fin de mon master, de partir en mission VIE le plus rapidement possible.
Q : Tu es donc en mission VIE. Mais où es-tu et
que fais-tu ? Raconte-nous tout !
E : Je suis chez Eiffage Génie Civil, donc rattaché à
la branche Infrastructure d’Eiffage qui est un très grand groupe. Je travaille
en tant que Chargé d’études de marché pour le UK et le Canada. Je suis basé à
Londres. Pour les étudiants en école de commerce ils en ont certainement déjà fait,
mais ma mission est de faire une réelle étude de marcher pour Eiffage au UK et
au Canada, pour trouver de nouveaux marchés, de nouvelles offres et qu’Eiffage
s’y développe.
Déjà au départ je me projetais énormément dans ce groupe là,
mais je me projette vraiment sur du moyen-long terme chez Eiffage.
Q : Tu as donc la dimension internationale que
tu recherchais.
E : Tout à fait. Je travaille avec des gens
partout dans le monde, c’est absolument génial. Je suis baigné là-dedans. Je
suis déjà à Londres, je parle anglais tous les jours. Contrairement à ce que je
m'attendais il y a une très grosse différence culturelle, entre les Français
et les Britanniques. J'ai trouvé qu’il y avait un plus grand choc culturel en
arrivant à Londres qu’à Séoul. Et Londres est la ville cosmopolite par
définition.
Je cherchais quelque chose de très international. Je ne
souhaitais pas rester en France, même si le covid est arrivé et qu’il n’a pas
simplifié les choses, l’envie de partir était plus forte. Je cherchais partout
dans le monde, très attiré par l’idée de partir.
" Alors un conseil, si vous l’avez dans un coin de votre tête, faites-le ! ”
Q : Pourquoi as-tu choisi de partir en VIE
plutôt qu’un parcours plus « normal », comme un CDI en France ?
Qu’est ce que le VIE t’apporte particulièrement ?
E : Déjà la dimension internationale, beaucoup plus
présente en VIE. Mais aussi, il est compliqué en tant que jeune diplômé, de
trouver une mission internationale qui sont offertes aux personnes plus
aguerries, avec déjà quelques années d’expérience. C’est rarement à un nouveau
venu que l’on va confier ces missions. Là en l’occurrence, le VIE m’offrait
cette possibilité.
Au-delà de cette dimension, le CDI en France ne
m’intéressait pas forcément parce que j’ai seulement 24 ans et ce n’était pas
le moment pour moi de m’investir dans un CDI qui va peut-être durer 10 ans.
Bien que maintenant je me vois faire mon VIE et rester 10 ans chez Eiffage
(rires). Mais l’idée était de partir à l’étranger tout en me permettant d’avoir
plus de responsabilités et plus d’autonomie, par rapport à un premier poste en
France. C’était mon ressenti lorsque je postulais sur le site
mon-vie-via.businessfrance.fr ou lors de mes entretiens.
Q :
Aurais-tu un conseil aux jeunes diplômés qui hésitent à partir en VIE ?
E : Alors un conseil, si vous l’avez dans un coin de
votre tête, faites-le ! Parce que vous avez jusqu'à la veille de vos 29 ans pour le
faire (l’âge légal limite pour partir sous contrat VIE, ndlr). C’est bête à
dire mais ça arrive super vite.
Si vous avez déjà des expériences dans des entreprises dans
lesquelles votre expérience s’est bien passée, n’hésitez pas à leur poser la
question parce qu’il y a beaucoup de VIE dans mon entourage qui l’ont obtenu à
la suite de leurs stages/alternances. Les opportunités se font aussi beaucoup
en interne et ne sont pas toutes publiques dans la un premier temps.
Les process sont longs, alors il faut être aussi patients.
Il m’a fallu 5 mois pour trouver un VIE. Mais quand on est sûr de son projet,
vous trouverez forcément une entreprise avec laquelle le feeling marchera. Ça reste
une expérience hyper enrichissante qui en vaut la peine.
Q :
Penses-tu que le VIE peut être une bonne opportunité pour faire face au marché
du travail actuel ?
E : C’est compliqué comme question mais oui le VIE peut
être plus pertinent en ce contexte. Les entreprises ont toujours besoin
d’équipes à l’international, surtout que le marché français est compliqué en ce
moment, surtout lorsqu’on sort d’école. Pour nous jeunes diplômés, les offres
sont intéressantes et assez nombreuses. Le fait de partir montre aussi de notre
part une certaine mobilité, une capacité d’adaptation. Et les entreprises
recherchent ce type de personnalités aussi.
Q : Une anecdote ou un fun fact sur les
Anglais ?
E : Ce qui m'a surpris en arrivant c'est qu'ils ne prennent pas de pause déjeuner. Ils travaillent en continu et mangent à leurs bureaux avec leur fameuse lunchbox. Pour moi Français, qui aime bien prendre une heure de pause déjeuner et prendre le temps de manger, c'était assez perturbant au départ.
A contrario, ils partent toujours à l'heure. Ici en Angleterre, si tu ne pars pas à l'heure, alors on va croire que tu n'as pas fait correctement ton travail. Ici pas de présentéisme comme il existe beaucoup en France.
Q : Rassure-nous, tu restes supporter du XV de France ?
E : Oui évidemment ! Hors de question de changer de patrie (rires) !
Commentaires
Enregistrer un commentaire