l'inter[VIE]w - épisode 7/10 - Matthieu - Belgique
“ C’est l’occasion de me confronter aussi à une nouvelle culture, apprendre de nouvelles méthodes de travail,
avoir plus de responsabilités, le tout en étant à l’étranger "
Q : Salut Matthieu, merci pour ta
dispo ! Parle-nous de ton parcours.
M : J’ai un parcours assez
atypique : j’ai commencé après le baccalauréat sans savoir dans quoi me
diriger vraiment. J’étais passionné d’histoire donc j’ai commencé dedans. Je me
suis vite rendu compte que c’était une passion mais de là à en faire un métier
et à obtenir un master et faire une thèse je ne voulais pas.
A côté, j’ai la chance d’avoir dans la famille
mon père qui travaille dans la finance. Je suis tombé dans la marmite tout
jeune. Je cherchais quelque chose de concret, et la finance me l’offrait. J’ai
donc fait un master classique dans une école de commerce, en alternance à
Paris. Et j’ai enchaîné tout de suite. Dix jours après la fin de mon alternance
j’étais parti.
Q : Justement, où es-tu parti et pour
quelles missions ?
M : Ce n’était pas exclusivement de la
finance. Il y avait du contrôle de gestion, de l’analyse de données, du
contrôle budgétaire, avec une dynamique de projet, avec la mise en place ou la
revue de process. C’étaient des fonctions assez larges. J’étais donc à
Bruxelles, et je travaillais pour une entreprise du CAC40. J’ai eu la chance de
pouvoir travailler aussi aux Pays-Bas, j’y étais en déplacement très
régulièrement.
Q : Comment s’est passée ta
recherche ?
M : Assez normalement, j’ai postulé,
entretiens et réponse. Il faut savoir que la concurrence est très élevée,
surtout dans certains pays (Singapour, Honk-Kong…), mais aussi entre
candidats : des personnes avec déjà 5-6 années d’expérience c’est plus
compliqué pour un jeune diplômé, auquel on ajoute les candidats en interne. Mon
choix s’est donc fait de manière extrêmement raisonnée.
Ma recherche de VIE a commencé bien avant,
pendant mon master. Mon appétence pour l’international ne date pas de la fin de
mes études, c’était une idée que j’avais déjà auparavant. J’ai eu différentes
opportunités. Rapidement j’ai eu un entretien pour Bruxelles : le feeling
était génial avec l’équipe et la manager. Ils m’ont très rapidement apporté une
réponse positive et je me suis engagé à Bruxelles.
Bruxelles, Belgique
Q : Pourquoi cette envie d’aller à
l’étranger ?
M : En finance, les plus grosses
opportunités, quand tu es junior ou intermédiaire, sont orientées vers les
personnes ayant fait les plus grandes écoles. Mon profil n’ayant pas fait ses
écoles, j’ai réfléchi et je me suis demandé quelle case je pouvais cocher pour
rendre mon profil plus attractif. Et effectivement l’expérience internationale
rend mon parcours plus attractif et plus intéressant, dans une optique de
rester dans le pays d’accueil, de changer de pays ou même de rentrer en France.
C’était aussi l’occasion de me confronter
aussi à une nouvelle culture, apprendre de nouvelles méthodes de travail, avoir
plus de responsabilités, le tout en étant à l’étranger.
Q : Comment as-tu découvert le
programme VIE ?
M : Très honnêtement, c’est en 3ème
année que j’ai connu le VIE, je suis tombé dessus par hasard. J’ai eu des
étoiles plein les yeux, j’ai vu des postes partout dans le monde, et c’est
comme ça que je suis tombé sur le site de civiweb (https://mon-vie-via.businessfrance.fr/).
Le reste s’est fait naturellement.
Q : Après 12 mois passés à Bruxelles,
qu’en est-il maintenant ?
M : J’ai énormément apprécié mon
expérience là-bas, j’aurai bien prolongé 12 mois supplémentaire mais le covid
m’en a empêché. J’ai d’autres amis d’ailleurs, à Bruxelles aussi, dont le VIE
n’a pas été prolongé. Les perspectives étaient donc différentes, et j’ai dû
adapter ma recherche.
J’ai tout de suite rebondi, j’ai trouvé
rapidement un travail. Et je suis aujourd’hui Directeur de projets dans une
entreprise IT, qui fait du software avec de l’IA, un domaine porteur et qui
m’intéresse beaucoup. Concrètement le VIE m’a beaucoup aidé pour décrocher ce
poste. C’est un vrai booster de carrière. Même si le VIE était en finance pure,
il m’a donné du crédit pour la suite. Il m’a permis d’acquérir beaucoup de
responsabilités, sur un scope important, avec beaucoup de challenges. J’ai
gardé ce côté analytique, très exacerbé pendant mon VIE, qui m’a aidé :
analyse de données, résolutions de problèmes, contact avec des seniors…
Aujourd’hui je travaille en mode gestion de projets et les compétences acquises
à Bruxelles m’aident indéniablement.
Q : Penses-tu que le VIE, dans ce
contexte actuel, peut aider les jeunes diplômés dans leur carrière ?
M : Complètement. C’est un moyen pour un
jeune diplômé d’entrer sur le marché du travail, en capitalisant sur une
expérience à l’étranger avec certaines responsabilités. On augmente donc son
employabilité.
C’est arithmétique aussi. Si vous avez le VIE
à votre recherche, ça fait d’autant plus de chance de trouver un poste. Parce
qu’il y a plein d’offres en ce moment.
Q : Avec du recul maintenant, quel
conseil donnerais-tu aux futurs VIE ?
M : D’abord, ne choisissez pas le VIE
pour l’aspect financier. Un contrat local est plus avantageux financièrement,
mais il faut le voir comme un investissement. C’est un moyen de marquer le coup
sur un CV, de grandir professionnellement rapidement, de grandir aussi
personnellement.
Le deuxième conseil que j’aurai c’est de ne
pas avoir peur. Il faut se lancer. Ce n’est pas évident de se retrouver tout
seul au bout du monde. Mais il y a des grandes communautés VIE dans chaque
pays, il existe aussi des groupes sur Facebook, et ils m’ont été d’une aide
incroyable d’ailleurs quand je suis arrivé à Bruxelles. Je ne connaissais
personne et ils ont été de très bons conseils avec beaucoup de bienveillance.
Finalement je me suis fait de super amis. Ils m’ont aussi aidé pour la
logistique d’arrivée : installation, démarches administratives… Un vrai
esprit de camaraderie.
Il ne faut pas se fermer sur des destinations
non plus. Certaines sont peut-être moins sexy que d’autres mais c’est sûrement
dans ces pays où l’on fait les meilleures découvertes. C’est le moment
justement de sortir de sa zone de confort et de découvrir plein de pays tout
autant intéressants.
“ J’ai aussi grandi en apprenant une autre culture.
Ça m’a amené une autre ouverture d’esprit forcément, et une capacité d’adaptation. Si l’on est dans une recherche de constant progrès, le VIE est idéal. "
Q : Tu disais que le VIE t’a beaucoup
apporté professionnellement, mais dans quelle mesure a-t-il été source d’apport
personnel ?
M : Avant d’arriver en VIE, je n’avais
jamais vécu tout seul, ni géré l’administratif de tout un tas de chose. On
gagne en assurance rien que par cet expérience. Bien sûr on progresse aussi en
anglais tout au long du VIE. Se dire que l’on arrive seul dans un pays, c’est
devoir se gérer. C’est une source de stress, c’est vrai, mais quand les choses
se passent bien ça fait grandir.
J’ai aussi grandi en apprenant une autre
culture, autant en Belgique ou aux Pays-Bas. Ça m’a amené une autre ouverture
d’esprit forcément, et une capacité d’adaptation. Si l’on est dans une
recherche de constant progrès, le VIE est idéal.
Q : Je suis sûr qu’il t’est arrivé une
situation comique en Belgique.
M : Oui (rires). C’était assez
drôle, j’ai essayé de parler flamand lorsque je suis allé faire les boutiques.
Mais ils repèrent très rapidement les Français. Je dis quelques trucs en
flamand, fier de moi. Le monsieur me coupe directement en me disant « ça
se voit que tu es Français, arrête de faire semblant » et on a rigolé.
Au-delà des petites anecdotes, les Belges sont
hyper accueillants, généreux et chaleureux. Le soir où j’arrive dans mon
appartement, je croise mes voisins qui m’invitent à une soirée le jour-même.
C’était seulement mon premier jour et ils m’ont accueilli tellement gentiment.
Pour le coup, si vous aimez sortir ou rencontrer du monde, faire des rencontres
spontanées, Bruxelles c’est parfait.
Q : Une petite conclusion sur ton VIE ?
M : C’est une expérience de vie
extraordinaire. C’est une chance de pouvoir partir dans des pays où trouver un
contrat CDI sur place est beaucoup plus compliqué. Le VIE t’offre cette chance.
C’est aussi se mettre du rêve dans la tête, et pouvoir vivre à Rio de Janeiro
ou Sydney pendant une partie de sa vie.
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