l'inter[VIE]w - épisode 9/10 - Marie - Congo


Ces postes de V.I. donnent accès à des postes à responsabilité,
qui nécessitent beaucoup d’autonomie.
Quoiqu’il arrive par la suite, c’est un énorme plus sur le CV "

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Q : Hello Marie et merci pour ta disponibilité. Dis-nous tout, en commençant par ton parcours de vie.

M :  J’ai fait deux ans de prépa’ scientifique après le baccalauréat, ensuite j’ai fait deux ans d’école d’ingénieurs à Strasbourg, très orientée en hydraulique et environnement. Et pour ma dernière année, j’ai fait un double diplôme en génie de la construction avec une autre école d’ingénieurs à Montréal au Canada. J’avais déjà à ce moment l’envie de travailler à l’international, dans le développement.

Au cours de ma scolarité, j’ai pu faire quelques stages à l’étranger : au Cameroun pendant 3 mois et en Haïti pour mon stage de fin d’étude qui m’ont beaucoup marquée.

Q : Comment expliques-tu justement cette appétence pour l’international ?

M : Ce que j’aime bien en étant à l’international c’est qu’il y a un véritable échange, on découvre une nouvelle culture, une nouvelle façon de penser. C’est comme un départ à zéro à chaque fois mais toujours avec la même envie. Au niveau professionnel, ce sont des projets très intéressants, puisque justement on part presque de zéro, avec tout à construire, et une équipe très motivée pour les mettre en œuvre.

Q : Tu finis donc tes études, tout juste diplômée, et tu décides donc de partir à l’étranger. Explique-nous comment tu as fait mûrir cette idée jusqu’à décrocher ton VIA.

M : Quand je suis rentrée du Canada, je voulais spécifiquement faire un VIA, puisque c’est un bon moyen pour les jeunes de partir à l’étranger. J’ai mis un an à trouver ce poste. Entre temps, j’ai travaillé en France, dans mon domaine. Je voulais mettre cette période de transition à profit.

J’ai connu ce contrat lorsque j’étais étudiante ingénieure, grâce à un témoignage d’une ancienne volontaire. Je m’étais renseignée et je trouvais le principe assez intéressant. L’AFD (Agence Française de Développement) était une structure qui m’offrait cette possibilité car leurs projets sont conséquents et techniques, et c’est ce que je recherchais. Après un an de recherches, pour trouver un VIA ou un VIE d’ailleurs, j’ai fini par trouver mon VIA pour l’AFD, au Congo à Brazzaville.

Q : Toi qui as cherché un VIE et un VIA, quelles différences fais-tu entre les deux ?

M : Les VIA se font majoritairement dans les structures comme les ambassades ou les instituts français à l’étranger mais aussi à dans les agences AFD, qui recrutent sur certains postes des ingénieurs. Concrètement, l’un est en administration (VIA) et l’autre en entreprise (VIE) donc ce n’est pas exactement la même chose. Pour faire un parallèle qui parle au plus grand nombre, c’est comme la différence public-privé en France, ou fonctionnaire-privé. L’objectif de la structure n’est pas le même au bout du compte.

Lorsqu’on opte pour un VIE, il y a un plus de démarches à faire de ce que j’avais vu : trouver un logement, s’occuper du VISA si nécessaire… même si l’entreprise d’accueil accompagne très bien le volontaire. Pour le VIA, c’est en général la structure d’accueil qui s’occupe de ces démarches, ce que j’avais trouvé plus confortable. Aussi, ce ne sont pas les mêmes grilles d’indemnités, elles varient selon les pays et le type de volontariat. Après je conseille de ne pas se fixer sur l’un ou l’autre des contrats mais plutôt de voir les missions proposées dans le cadre du poste puisque le principe général du volontariat reste le même. 

 

Q : Tu es donc actuellement en direct de Brazzaville au Congo. Peux-tu nous dire ce que tu fais et à quoi ressemble ton quotidien ?

M : Exactement, je suis basée en agence AFD dans la capitale de la République du Congo, Brazzaville. Je suis Chargée des projets Infrastructures. Je m’occupe du suivi quotidien de ce type de projets : sur les thématiques d’eau potable, énergies, lignes électriques ou infrastructures routières. Je travaille donc dans le pays où sont construits ces projets, et j’appuie les Chefs de projets qui eux sont basés dans les directions régionales ou au siège de l’AFD. L’idée pour moi c’est de faire le lien entre le terrain et ces chefs de projets, d’assurer le suivi de ces projets, d’être capable d’anticiper certaines problématiques et d’accompagner les autres parties prenantes du projet pour que ce dernier se passe le mieux possible. En somme c’est s’assurer de la bonne mise en œuvre des projets avec une bonne part de coordination entre les acteurs.

Je suis arrivée en septembre 2020, j’ai signé jusque août 2021 mais j’y reste finalement jusqu’août 2022 puisque je viens tout juste d’apprendre que j’ai été renouvelée pour un an supplémentaire.

Q : Félicitations Marie, super nouvelle ! Te projettes-tu déjà pour l’après-VIA du coup ? Ou est-ce encore trop tôt ? Un retour en France est-il envisageable ?

M : Il y a beaucoup de choses qui m’intéressent mais je ne suis pas encore fixée. Ça dépendra forcément des opportunités qu’il y aura dans un an. J’ai envie de continuer dans la coopération internationale, basée en France ou à l’étranger mais rien n’est encore fixé. Ce qui m’intéresse pour le moment ce sont les projets à construire et à développer plus que la localisation géographique. Les contrats d’expatriation coûtent aussi cher aux structures donc je ne serai pas fermée à un retour en France. J’accorde de l’importance à l’allocation des coûts, dans une démarche responsable et mon but étant que le maximum de coûts soient utilisés pour financer ledit projet. Je reste donc ouverte à toute possibilité !



Brazaville, Congo


Q : Rendez-vous dans un an alors ! (rires)
Aurais-tu un conseil à donner aux jeunes diplômés qui hésiteraient à partir en VI ?

M :  C’est vrai que l’on se dit souvent qu’en sortant d’école il faut absolument trouver un CDI. Il faut savoir que les entreprises peuvent considérer le VIE/VIA comme une pré-embauche. Attention aussi, ce n’est pas forcément vrai pour tous les postes et toutes les entreprises. Même si ce n’est pas le cas, je pense qu’il ne faut pas en avoir peur. Ces VI donnent accès à des postes à responsabilité, qui nécessitent beaucoup d’autonomie. Quoiqu’il arrive par la suite, c’est un énorme plus sur le CV. Le fait d’être parti travailler à l’étranger démontre d’une certaine ouverture d’esprit, d’une capacité à s’adapter dans un nouveau milieu, et d’une curiosité intellectuelle. Vivre deux ans dans un pays qui est culturellement et géographiquement loin de la France ce n’est pas toujours facile. Si vous voulez rester travailler à l’international par la suite, alors je recommande fortement le VIE/VIA. C’est une première entrée pour travailler à l’étranger. Ce sont des contrats très avantageux et bien encadrés, qui permettent d’exercer des missions intéressantes et avec de belles responsabilités. C’est aussi l’occasion de découvrir la vie à l’international sans pour autant vouloir y travailler toute sa vie. Au sortir de ses études, travailler deux ans à l’étranger et voir un peu le monde c’est une super opportunité !

In fine, c’est une expérience très enrichissante et formatrice sur le plan professionnel forcément, mais sur le plan personnel aussi beaucoup.

Q : Un petit fun fact sur les Congolais à nous partager ?

M : Oui (rires) ! Quand je suis arrivé au Congo, il fallait que je prenne des photos d’identité. On m’a dit qu’il n’y avait aucun souci et qu’on allait m’accompagner. Le jour prévu, on m’amène dans une rue avec plein de voitures garées. Je ne comprenais pas trop où j’étais, je venais tout juste d’arriver à Brazzaville. Ensuite on me désigne un petit van avec une porte ouverte. On me dit de rentrer dedans et dans le van, je vois un monsieur avec un appareil photo. Je m’assois sur le tabouret et il me prend en photo. Cinq minutes plus tard, j’avais mes photos d’identité. Le photomaton congolais !

Ça m’a marqué parce que c’est assez typique et représentatif du Congo : la facilité. On peut tout faire, et on trouve tout ce qu’on veut ! En France tout est beaucoup plus très organisé etc. Si on ne m’y avait pas amenée, jamais je n’aurai su qu’il y avait un photomaton dans le van.

Q : Je te laisse le mot de la fin.

M : Je le redis encore une fois mais c’est une super expérience, peu importe le pays dans lequel on va. Elle nous fait grandir sur tous les aspects. Le dispositif VIE est hyper bien encadré, vous êtes accompagné par Business France pour les VIE et le Ministère des Affaires Etrangères pour le VIA mais aussi par votre entreprise. Les préparatifs et le départ se passent super bien.

Si jamais tes lecteurs ont des questions sur le VIA ou sur la vie au Congo, qu’ils n’hésitent pas à me contacter sur LinkedIn. J’y répondrai avec plaisir !

Q : Merci beaucoup pour ton témoignage Marie ! A très bientôt j’espère 😊

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